Il n’y a pas si longtemps, on m’a reproché quelque chose dans l’exercice de mes fonctions professionnelles qui n’était pas de ma faute. Ce fut une expérience plutôt pénible. J’ai immédiatement rédigé un courriel pour me défendre et indiquer où et vers qui le blâme devait plutôt être porté. Ce courriel, si je l’avais envoyé, m’aurait fait paraître immature. Je l’ai effacé et en ai écrit un autre pour expliquer comment les choses s’étaient réellement passées, sans blâmer qui que ce soit d’autre. Encore une fois, ce courriel ne m’aurait pas bien fait paraître; j’aurais eu l’air de pleurnicher. J’ai aussi effacé ce courriel. Puis, je me suis demandé quelle était la meilleure façon de procéder.
J’ai demandé conseil à certaines personnes et voici ce qu’elles m’ont dit.
- Calme-toi et réfléchis une minute.
“Prends une grande repisration. Es-tu certaine qu’on te blâme? As-tu bien compris ce qui s’est passé? Si oui, es-tu certaine qu’ils n’ont pas raison de te mettre cela sur le dos, et que ce n’est absolument pas de ta faute? Ou devrais-tu accepter au moins une part de responsabilité?”
Dans mon cas, il y avait certaines choses que j’aurais pu faire différemment, mais globalement, j’étais injustement pointée du doigt pour ce qui était essentiellement une tempête d’erreurs commises par toute une équipe de gens.
- Ne réagis pas à chaud.
“Ne fais rien pendant les premières heures ou le premier jour. Quoi que tu fasses, n’envoie pas ce courriel que tu viens de rédiger à chaud!”
C’est difficile parce que notre premier instinct est de nous défendre. Mais ce faisant, est-ce que je redirigerais le blâme sur quelqu’un d’autre? Et, si oui, de quoi cela aura-t-il l’air? Quelle est la relation entre ces autres personnes? Dans mon cas, je travaille à distance et le reste de l’équipe travaille ensemble et est très soudée. En me défendant, j’aurais eu l’air de blâmer l’un d’eux, et même si j’avais eu raison, ça ne se serait pas bien passé. Cela aurait pu entraîner du ressentiment contre moi, ce que je ne voulais pas.
- Assume la responsabilité, mais ne blâme pas les autres.
“Accepte la responsabilité d’améliorer les choses, pas la responsabilité des erreurs commises. Si ton travail consiste à t’assurer que de tels problèmes ne se reproduisent pas, exprime cela dans tout ce que tu communiques sur le sujet.”
C’est le meilleur conseil que j’ai eu. Je ne me suis pas excusé et je ne me suis pas défendu. J’ai simplement dit : “Je ferai de mon mieux pour que ça ne se reproduise plus.” Et je n’ai rien dit d’autre. Si la personne avec qui je communiquais avait choisi de lire entre les lignes, elle aurait peut-être compris “mais ce n’est pas de mon ressort et si vous commettez la même erreur à nouveau, je ne peux rien y faire”. Mais elle n’a probablement pas interprété mon message de la sorte, et même si elle l’avait fait, ce n’est pas bien grave.
- Couvre tes arrières.
“Travaille plus fort pour démontrer que tu fais tout ce que tu as à faire. À partir de là, tu voudras peut-être attirer l’attention sur les mesures que tu as prises pour t’assurer que tout fonctionne comme il se doit.”
Par la suite, je me suis assuré d’envoyer toutes les mises à jour à mon contact dans l’entreprise pour signaler ce qui se faisait. Même lorsqu’il s’agissait de petits détails. Je ne voulais donner à personne l’occasion de me blâmer à nouveau.
Ça a marché. Je n’ai pas eu à avoir raison et à prouver que quelqu’un d’autre avait tort. Nous avons tous tourné la page et j’ai pris des mesures pour m’assurer que cela ne se reproduise pas.
J’ai entendu d’autres arguments à ce sujet. Quelqu’un d’autre m’a dit de me défendre : “Quoique tu fasses, tu es perdante, alors aussi bien te défendre.” Et je comprends ce point de vue. Mais je crois qu’il vaut mieux en dire moins que trop, et qu’il faut soigneusement choisir ses mots.
Je vais m’arrêter là pour l’instant.